Chaosphere

Mardi 7 septembre 2010 à 23:41

And I see the tears in your eyes
The rain will fall tonight

And tonight we'll go to the sky
Because and we fly

[ Fly People Fly - Scorpions ]
 
   Je me rends compte que je gagne, petit à petit, contre certains défauts qui me pourrissaient auparavant la vie. Quand je jette un coup d'oeil en arrière, j'ai envie de soupirer d'un air soulagé. Je n'ai pas fini d'avancer sur le chemin, non, bien entendu que non. Seulement, j'ai avancé, et je suis fière de moi.

http://chaosphere.cowblog.fr/images/LeSilence.jpg
   Il fut un temps où je pouvais pleurer de frustration après avoir échoué une seule fois. J'avais du mal à supporter l'échec. Je n'aime toujours pas échouer, soyons sincère. Sauf que maintenant, plutôt que de me lamenter et de pleurer, je tente de me relever et de m'améliorer. Ce n'est pas encore tout rose (j'ai aussi mes moments de faiblesse ... d'aucun diraient que je n'ayant pas pu résisté à la pression de la prépa lettres, je me suis laissée abattre ; mais contrairement à ce que j'aurais pu penser avant, je ne vois pas cet abandon comme un échec, mais comme une réalisation de ce qu'il me fallait - la Reine d'Epées a enfin laissé tombé son masque, révélant la Reine de Bâtons.)

   Il fut un temps où le simple fait de ne pas voir quelqu'un au moment où j'en ressentais le besoin me mettait dans une rage folle et me rendait aussi triste qu'une tombe sans fleur. Maintenant, finalement, je me dis "flûte, ce sera pour une prochaine fois", tout en sachant que le jour où j'aurais réellement le besoin de parler, je pourrais appeler et on me répondra. Sans me laisser de côté.

   Bien entendu, je suis toujours colérique, irritable et aussi passionnée qu'un dragon en furie. Je le reconnais. Je suis toujours capable d'aimer et de manipuler de la même façon que j'aide ou que je gifle. Je sais pardonner, je sais oublier, mais je sais aussi conserver ma rancune. Je ne suis pas parfaite, et je ne cherche pas à le devenir, parce que j'aime mon imperfection comme elle est : elle me permet d'exprimer les choses et d'être aussi peu lisse que je puisse l'être. Mais l'imperfection ne doit pas pourrir la vie des gens : elle doit la souligner, délicatement, pour montrer à quel point il est bon d'être, pleinement, et de vivre.

   Voilà pourquoi je suis heureuse. Je suis toujours aussi imparfaite que je puisse l'être. Seulement, certains défauts, ceux qui m'étouffaient et m'empêchaient de pleinement vivre et de m'exprimait, s'effacent peu à peu pour faire place à plus de sérénité dans ma vie.

   Vous voulez savoir le pire ?

   Je m'en suis rendue compte en tricotant ;)
 

Jeudi 2 septembre 2010 à 14:27

There's nothing in the way I walk that could tell you where I'm going,
There's nothing in the words I speak that can betray anything I'm knowing,
Don't think about the way I dress, you can fit me on a labelled shelf,
Don't pretend that you know me 'cause I don't even know myself,
Ooh I don't know myself.

[ I don't even know myself - The Who ]

http://chaosphere.cowblog.fr/images/44f1952e987d6faa0d682b5d4cc8f22b.jpg
  
   La Médecine de la Douleur - Dolor, dolor ! Ce mot est si effrayant !
   Le chemin est ouvert par plusieurs d'entre eux, d'entre Eux. Mais avant tout, ils sont deux à me mener sur les chemins de la Médecine de la Douleur - celle qui vous enivre et qui vous fait cracher ce qui restait, pourrissant depuis trop longtemps au fond de vos entrailles, mais ne donnant plus naissance à rien d'autre que du remord et de l'amertume polluée.

   La Médecine de la Douleur mêle ma mythologie personnelle et ma mythologie païenne. Elle mêle Dolores, Dieu de la Médecine des Enfers qui règnent sur mon âme, et Ran, Déesse de la Mort qui ravit les navires et offre la tempête aux côtes marines. Et la fumée qui s'enlace autour de ma vie dans cet instant ...

   Parce que c'est à cet instant, au moment où je souffre le plus, que je comprends. Que je comprends à quel point je dois m'éloigner de certaines choses car elles me dévorent, à quel point je dois renouveller, recréer, ignorer, comprendre. La Douleur est une Maîtresse terrible et terrifiante. Mais elle nous apprend bien des choses sur ce que nous nous cachons. Mon sang a coulé avec douleur lors de mes règles - Ran a pris son du et m'a enseigné les choses.

   Car le sang, même s'il est un lien puissant, peut aussi nous dévorer.

   Et le sang, m'a-t-elle enseigné, m'ont-ils enseigné, détruisait ma confiance en moi par méprisance et ignorance. Fallait-il donc tant souffrir pour enfin comprendre que je devais renoncer ? Oui. Parce que j'avais encore bon espoir. Mais qu'importe l'espoir, quand l'évènement ne veut pas s'y plier.

   Alors "adieu", "adieu" à ce sang qui m'aura tant fait souffrir. N'y a-t-il donc rien à faire ? Non. Les liens fraternels peuvent se briser sous les coups de burin d'une relation trop difficile - ainsi soit-il.

Vendredi 23 juillet 2010 à 9:37

All that's lost never found, remains of all this...
Never crossed are the ones that see
Taken to the ground, because you're honest
Stripped and bound for your honesty

[ Your Own Reality - Paradise Lost ]

http://chaosphere.cowblog.fr/images/TheOraclebyblackeri.jpg

   Une phrase particulière me vient assez souvent. Elle se glisse dans mes textes, dans mes poèmes, dans mon esprit. Elle parait horrible, mais elle ne sonne pas mal, malsaine, horreur ou pendaison. Cette phrase a des accents légers. Peut être parce que mon esprit ne suit pas toujours le dictionnaire et qu'il préfère parfois s'en libérer (ce qui n'est pas forcément simple).

   "Je suis un monstre."
   Cette phrase, quatre mots qui s'enchainent et qui chantent. Ce n'est pas parce qu'il y a l'horreur qui me colle à la mot (même si la Mort est en permanence avec moi, si je puis dire), c'est parce qu'il y a la volonté de se démarquer. D'être autre. Aristote décrit le monstre ainsi : "Le monstre est un phénomène qui va à l’encontre de la généralité des cas mais non pas à l'encontre de la nature envisagée dans sa totalité." Etymologiquement, "monstre" pourrait aussi bien venir de "monstranum", ce qui est montré, ou "monstrum", le présage.

   Être un monstre ? Quel présage ?

   Le présage de l'unique. Normalement visible, physique, le monstre se glisse maintenant à l'intérieur de nous-même. On le prend pour le psychopathe, pour le malade dérangé. Mais nous sommes tous des monstres - nous sommes tous étranges, uniques. Nous différons tous. Mon monstre n'est pas celui qui fait couler le sang de l'autre - mon monstre fait couler son propre sang pour l'autre. Est-il aussi mal vu ? Oui, non, peut être. Il veut être différent - non pas dans l'horrible, mais dans le banal. Chuchoter au lieu de crier, chanter au lieu de hurler, hurler au lieu de parler, danser au lieu de marcher, marcher au lieu de danser. Mon monstre veut se faire apôtre du Chaos, le Chaos chantant et dansant, le Chaos courant et hurlant - celui qui change les choses sur son passage. Quand l'Ordre organise les choses et les nomme - acte nécessaire, acte volontaire -, le Chaos efface les frontières et leur donne un nouveau sens - acte vital, acte désagréable -, il attire les opposés et les mêle dans son chaudron.

   Je suis un monstre, fille du Chaos et danseuse de la Mort.
   Je suis un monstre aux chants désorganisés et aux cris de rage paisible.

   Je suis unique - et ce simple mot me rend monstrueuse, car l'unique est le tout et le tout est l'unique.
 
Illustration : The Oracle par Blackeri

Mercredi 14 juillet 2010 à 13:20

They call me The Seeker
I've been searching low and high
I won't get to get what I'm after
Till the day I die

[ The Seeker - The Who ]

http://chaosphere.cowblog.fr/images/TheHermitbychilsong.jpg   J'ai eu la chance de rencontrer une personne très intéressante par le biais des groupes de DeviantArt. Ici, par le biais de l'un des trois groupes païens sur lequel je poste mes réalisations. Cette personne utilise le pseudo d'Aevie pour son compte païen et y poste de très belles photos de pierres et ses perles de prières.
   Il y a quelques jours, elle a posté deux photos de son autel. Elle expliquait que sa divinité patronne était Aidoneus, et, curieuse comme je suis, je lui demande des renseignements, consciente que ce Dieu faisait partie du panthéon grecque (les consonances du nom ne trompent pas je trouve ;) ), et elle me répond que c'est un des noms d'Hadès et qu'elle préfère l'utiliser car le plus souvent, les gens réagissent moins négativement à l'évocation de ce nom, probablement car il est moins connu.

   Je ne pouvais que comprendre.

   La discussion a bien entendu continué, et je me permets de livrer ici quelques réflexions par rapport au regard extérieur que l'on subit, parfois, quand on travail avec certains divinités sombres. :)

   Je ne parlerai pas uniquement des réactions que j'ai eu en "face à face" avec certaines personnes (même si elles sont, elles aussi, extrêmement révélatrices), mais aussi des réactions (parfois blessantes) que j'ai pu lire au détour d'articles consacrés aux pratiques avec les Dieux Sombres. Mettons d'abord quelque chose au point : en parlant de Dieux Sombres, je parle de tous ces Dieux liés à la Mort, au Chaos, à la Destruction, à la Guerre, si intimement liés aux cycles de la mort. Je travaille pour Hel, Déesse nordique de la Mort. Je suis la fille d'Höder, Dieu aveugle, Dieu des Ombres (selon ma gnose personnelle). J'ai reçu l'aide de Surtr le Noir, Feu Ardent des Neuf Mondes, Destructeur des Mondes. J'honore Loki, Trickster. Le Serpent, Iörmungand, est mon Frère, ma Soeur, mon Protecteur. Sans renier leur nature, je travaille avec Eux. Hadès, Seth, Tezcatlipoca, voilà encore d'autres noms de divinités sombres qui nous bénissent de leur présence.
   Autant dans le cas de trois Déesses particulières, Perséphone, Kali et Morrigan, je n'ai jamais croisé de personne considérant d'un mauvais regard le culte de ces divinités. Il est probable que cela vienne de la présence de traces de cultes rendues à ces déesses, ou, dans le cas de Kali, du culte toujours vivace qui lui est rendu. Ce n'est malheureusement pas le cas pour Hadès, Seth (peu de preuves ou peu répandus) et je ne parle pas de Loki ou Hel, pour lesquels nous ne retrouvons pas de trace de leur culte.

   Le constat que je fais, c'est que si les différentes communautés païennes (j'ai eu des expériences avec les communautés asatrù (françaises et anglaises), quelques communautés wiccanes et des forums plus généralistes sur la spiritualité, anglais comme français) essayent "d'arrêter le lapin" et de ne pas pencher du côté où tout est beau et tout est gentil (ce qui est, en soi, tout à fait respectable, même s'il ne faudrait pas penser que ceux qui parlent d'Amour sont toujours des neuneus de première ;) ) et les fluffy sont donc mal considérés, mais ceux qui travaillent plutôt avec les Dieux Sombres avant tout ne sont pas mieux vus. En passant de la "wannabee gothique" en mal de sensation à la "pauvre fille malade dans son crâne", ou carrément prôner l'élimination de ces "hérétiques adorant le Chaos et la Mort", les réactions dans les communautés asatrù anglaises sont les plus violentes. En résumer, il est impossible selon certains d'être : - sympathique ; - respecter les Ases et les Vanes en ayant affaire avec les Jötuns, - respectueux des croyances de chacun (car l'expérience personnelle "abâtardi" les textes sacrés). Il en va de même pour d'autres courants du paganisme.

   Je me suis donc demandée d'où cela pouvait venir, de façon générale. Les textes ? Possible - voir même probable. Sans l'avouer, le paganisme tend aussi à avoir quelques soucis avec les textes dits sacrés. L'Asatrù en particulier, mais au vue de mes discussions avec des héllénistes, l'Hellénisme a quelques tendance à, là aussi, mettre le texte avant l'expérience personnelle. Si ce que vous pratiquez et expérimentez n'a pas de base dans les textes, vous êtes un hérétique. Il va de soi que cela peut faire sourire - joli parallèle avec le christianisme, n'est-ce pas ? -, seulement, vous pourrez prouver ô combien vous connaissez les textes, que vous êtes conscients du décalage entre les textes et vos expériences et que vous ne considérez pas votre gnose personnelle comme la gnose universelle ... hé bien ... aie ?
   Intéressante, d'ailleurs, cette réaction. Trois points en particuliers me gênent à ce sujet :
1 - Les textes écrits par les auteurs chrétiens (que je remercie infiniment d'avoir sauvé ce Savoir). Je ne leur reproche pas d'être chrétiens, ils en avaient parfaitement le droit, surtout qu'ils ont fait l'effort de retranscrire mythes et légendes païennes. Alors quoi ? Alors ils ne sont pas païens. Ils n'ont pas forcément expérimenté le contact avec les Dieux, ils ont une autre vision du monde qui s'est glissée dans leurs écrits. Pour savoir les mythes et légendes, je préfère avoir la retranscription d'un pratiquant plutôt que de quelqu'un d'autre, même si ces dernières peuvent être très pratiques pour découvrir les choses.
2 - Qui nous dit que, dans le cas de textes écrits par des auteurs païens, des éléments de gnose personnelle ne se sont pas glissés dedans ? Sans vouloir "défendre mon bifteck", je sais que quand j'écris, même quand j'écris ma poésie, il est évident que mes croyances, mes expériences, ce qui forme ma gnose personnelle se glisse à l'intérieur de mes mots et l'exprime. Cela expliquerai les différences entre des textes mettant en scène le même mythe, de mon point de vue.
3 - "Les vainqueurs se valorisent toujours". Au vu des mythes mettant en scène les guerres entre différents clans de Dieux dans certaines mythologie ... Cet adage me semble fort sage. Il est plus simple de dénigrer son adversaire à postériori, ou du moins de se valoriser. Ayant eu l'occasion d'avoir la "version des faits" d'Höder et de Loki au sujet du meurtre de Balder (cela avait une importance pour moi à un certain moment de ma vie, car je "bloquais" sur ma relation avec Loki, et Höder est si marqué par cette histoire que ...), je me rend compte des légères différences entre les textes, d'un point de vue Ase, et des récits que j'ai entendu ...

   L'archéologie ? Possible aussi. Nous ne connaissons pas tout, et parfois nous ne pouvons faire que de vagues hypothèses. Alors qui sait ? Si l'on vous dit que tel Dieu n'a jamais reçu de culte, comment le savoir ? Ce savoir s'est peut être perdu.
   Mais au final, est-ce si important ? Ai-je besoin de savoir que certains de mes ancêtres ont voué un culte à tel ou tel Dieu pour lui rendre hommage ? Selon certains, ce serait la preuve qu'il ne faut pas honorer certains Dieux, car s'ils n'étaient pas honorés par nos ancêtres, alors c'est qu'il y avait une raison. Je suis tout à fait d'accord. Seulement, il est impossible de prouver que nos ancêtres (je parle de façon globale et pour toute les régions du monde, bien entendu) n'ont pas voué de culte à ces Dieux. Seulement, notre monde à évolué. Seulement les mots se répandent. Ce que l'on ne sait pas d'avant peut être une réalité d'aujourd'hui. Sinon, je ne serais pas ici en train de taper sur un clavier d'ordinateur ^^' ...

   En conclusion, pour ce bout d'article, je ne saurais probablement jamais le fin mot de l'histoire. Et je continuerai à honorer les Dieux comme je le fais au moment présent, parce que c'est ainsi que je vis ma spiritualité. Même si le regard extérieur peut parfois être violent, qu'il me remet en permanence en question (ce n'est pas une mauvaise chose en soi, mais j'apprécierai que ce soit un peu moins agressif :P), il existe et il existera encore longtemps.
   L'important est de se sentir à l'aise et de comprendre soi-même pourquoi l'on fait ce que l'on fait.
   Des gens ne comprendront pas, peu importe le nombre de fois où vous leurs expliquerez ce que vous faites, pourquoi vous le faites, comment vous le faites. Le regard extérieur vous met en permanence sur la défensive sur certains sujets (je parle difficilement du sujet avec certaines personnes que je ne "sens" pas, ou sur certains forums). Le plus important restera d'honorer ses Dieux et d'avancer dans la vie selon sa propre éthique.
 
Illustration de Chilsong
 

   Sur une toute autre note ... *pointe le menu à droite* Je propose toujours de réaliser pour vous des dessins et des tirages de tarot. Et j'ai ajouté une petite rubrique, vous permettant d'accéder à ma wishlist amazon. Sait-on jamais, des fois que quelqu'un ai la soudaine envie de me faire un cadeau ;)

Samedi 3 juillet 2010 à 22:51

Qui suis-je pour vous dire à quel point je vous aime ?
Qui suis-je pour vous voir dans les reflets du miroir ?
Je ne suis rien, je ne suis personne,
Je suis le reflet et le fantôme qui courre dans les rues,
Je suis tout, je suis chacun,
Je suis le regard qui se croise et l'image de la pluie.

Qui suis-je pour vous dire de vous aimer ?
Qui suis-je pour vous dire de danser ?
Je ne suis rien, je suis la lézarde du néant,
Je suis le reflet flamboyant d'un soleil d'été,
Je suis le Soleil, je suis la Lune,
Je suis le Monde qui valse sur les mots.

Qui suis-je pour vous dire "je t'aime" ?
Qui suis-je pour vous dire "regardez" ?
Regardez comme le monde est beau,
En chacun de nous, chaque miroir, chaque âme,
Nous sommes les Soleils, les Lunes et les Mondes,
Qui se déclinent sur l'infini froissé,
Nous sommes le Tout, nous ne sommes rien,
Nous sommes le fil de la Toile,
Qui sommes-nous ?
De minuscules êtres,
De simples poussières,
Nous sommes le Monde.

http://chaosphere.cowblog.fr/images/TheWorldTarotCard.jpg

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