Chaosphere

Mercredi 21 avril 2010 à 15:24

Mes yeux se brouillent
Demain ne me viens pas très clair
Alors ce soir je vadrouille

[ Louise Attaque - Tes yeux se moquent ]

Carte du jour
: Trois de Bâtons (pas trouvé de scan de meilleure qualité, malheureusement ... Les couleurs sont moins pâles en vrai >.<)
http://chaosphere.cowblog.fr/images/66MinorWands03.jpg

    Le trois de bâtons représente les Heures de la mythologie grecque.
Ce qui m'a tout de suite frappé en voyant cette carte, après l'avoir retournée (elle avait "bondi" du paquet ... tiens donc. Ce genre de "hasard" est toujours porteur de messages, n'est-ce pas ?), c'est de voir ces trois femmes - ces trois déesses - en train de bâtir quelque chose avec leurs trois bâtons. Ce n'est pas fini, c'est en court, mais elles bâtissent une structure rigoureuse et ordonnée. 

    Bâtir.
   Voilà ce que je fais péniblement depuis le mois de novembre : je bâtis un jeu. Je bâtis ce que je serais, ce que je suis, ce que j'étais. Mais cette carte à vraiment résonné en moi ce matin par rapport à la construction de cette structure que je suis en train de mettre en place : structure divinatoire connue (le tarot), structure romanesque personnelle (Nacht und Nebel), structure symbolique issue de la structure romanesque (la ville dans l'Etoile, la Lune au-dessus du Hiérophante, le soleil se levant sur la Papesse). Le tout forme une construction avec sa propre logique en gardant la trace de celle qui existait déjà.

    Former du nouveau avec de l'ancien. Le but de ma vie, presque. Faire passer l'ancien dans le nouveau, faire passer le passé dans le présent et le faire survivre dans le futur. C'est magnifique à mes yeux. Peut être pour cela que, peut être, je ferais professeur. Peut être pour cela que, peut être, je finirais pas travailler dans les archives. Pour pérenniser un passé qui semble échapper à tant de monde.

    Ma façon de pratiquer ma spiritualité est aussi ainsi. J'aime m'inspirer de ce qu'on fait les anciens, mais je ne m'y tiens pas. J'habite en ville, je suis une citadine pure et dure (techno-urbano-païenne ? :p), je fais avec. Et tant pis si les gens me critiquent pour cela. J'habite en ville : je ne vais pas faire une dizaine de kilomètres pour trouver un coin de nature quand les rugissements de la cité m'inspirent. Il suffit de trouver son coin de silence ... Et le silence n'occulte pas forcément le son. Inspiration du passé, inspiration des Dieux, inspiration personnelle : structure en trois, encore une fois. Savoir comment les anciens faisaient pour obtenir des pistes sur la façon dont les Dieux étaient honorés, savoir écouter les Dieux pour savoir ce qu'Ils considèrent bon ou non, savoir http://chaosphere.cowblog.fr/images/gemeauxbPV.jpgécouter son intuition et faire aussi à sa façon. C'est comme ça que je me retrouve parfois sur l'un de mes innombrables autels (j'ai bien du en avoir une dizaine au total) avec un bol plein de bonbons en l'honneur de Loki ou une représentation du Temps par le biais d'une carte achetée en convention ... Notons que sur le dernier, j'ai aussi une représentation de l'Air de façon assez personnelle : carte représentant les Gémeaux par Morgil (visible ci-contre ... ce qu'on ne voit pas c'est que je bave, en faite, là =_= Morgil est une dessinatrice de talent), et trois figurines de fée offertes par Wilwarin après une soudaine exclamation SMSienne comme quoi j'en cherchais (ma Wilwy est définitivement la meilleure. En plus elle supporte mes crises de sale humeur ^^'). Autel tout simple, avec représentation du Temps avec carte de l'Art Liberation Squad et ma montre à gousset adorée, eue à mon anniversaire pour mes 18 ans, l'anneau de protection, les cartes des Vertus (en ce moment : l'Espérance), mon rosaire, ma tasse à libation, ma labradorite, placée là pour prier Eir, et un talisman que je dois offrir.
   Rien d'ancien, rien d'inspiré par les pratiques germaniques.
   Mais un autel dédié aux Dieu tout de même. 

   Alors mes créations personnelles doivent suivre cette voie, et elles le font. Tarot personnel, oracle (en attente car je n'ai pas le matériel sur moi en moment -_-) collage issu de mes tripes, de mon sang et de mes archives, roman où je laisse la main à mes personnages pour conter des choses que je comprends au fond du coeur et que je laisse comprendre aux gens, poésie étrange. Je suis d'ailleurs en train de composer un poème déglingué en ce moment, rimant, sonnant comme un sonnet, mais pas tout à fait, et ça me plait.

   Je dois me rappeler en permanence, gravé dans mon coeur et ma peau, que je suis fille du passé mais aussi créatrice du futur et actrice du présent.

   Et pour cela, c'est moi-même qui doit travailler les structures dans lesquelles j'évolue.
 

Mardi 20 avril 2010 à 10:21

Eins, zwei, drei, vier, fünf
Sechs, sieben, acht, neun, Aus.
[ Sonne - Rammstein ]

   Une coupe qui tombe des mains du Roi et roule jusqu'à la rive du lac sur lequel se lève la Lune. La peur de perdre et en même temps l'irrépressible besoin de laisser tomber et de se trancher d'une partie de soi-même, par peur de ne pas être acceptée. Jongler, en même temps qu'avoir peur qu'une balle m'échappe des mains.

 http://chaosphere.cowblog.fr/images/amoureux.jpg  Si j'avais su que le "No. Not even in the face of Armageddon. Never compromise." de Rorschach me resterait en tête si longtemps, peut être que cela m'aurait moins surprise. Toujours en train d'utiliser les media les moins conventionnels pour percevoir des signes, avouons-le ! Mais le Diable a passé la main aux Amants, car une fois qu'on a retiré la chaîne, il faut apprendre à s'aimer entièrement. Sans faire de compromis. Sans ignorer telle ou telle partie de soi-même parce qu'elle nous met mal à l'aise.
 
   Hier, j'ai encore été confronté à celle que j'appelle parfois la bête. Grognante, éructante, rageant au moindre mot qui ne lui convient pas. Celle 
qui a déjà posé ses mains sur le cou de quelqu'un par pure rage. C'est moi-même, bien entendu, mais c'est aussi ce moi qui apparait comme une forme de brutalité pure. Je me suis toujours demandée pourquoi. Puis, finalement, j'ai compris que c'était moins pour canaliser mes colères qu'un mouvement de défense. La bête réagit quand elle est acculée, avec plus ou moins de véhémence et de violence. Avec grognements et agacements quand elle se défend contre pas grand-chose, parce qu'elle se sent blessée . Sans mots et avec rage quand l'affront est plus grand, comme c'est déjà arrivé, deux fois. Sans dégâts. Heureusement. Et même avec des résultats inattendus ... Encore plus surprenants.
   Cette bête fait peur. Mais elle fait partie de moi. Elle est moi. Je dois l'accepter telle qu'elle est et savoir faire appel à elle quand j'en ai besoin. J'ai appris à la calmer, mais je dois apprendre à la dompter, maintenant.
   Ne pas frapper. Ne pas verser dans la violence, même à travers un media tel qu'un jeu-vidéo. Se plonger dans le silence et laisser le temps passer, et caresser son pelage hérisser, doucement. Et elle s'apaise à nouveau.

   Réussir à se trouver, à se comprendre, à lier entre elles les différentes facettes de notre personnalité qui forment le tout que nous sommes. Allier le Serpent, l'Eve, l'Adam et l'Ange. Le feu de la passion et l'arbre de la connaissance. Le sifflement de la tentation et la voix de la raison. Les vivre. Tous. Et les accepter. Tous.
   Ne pas refuser un seul pour obtenir un compromis avec l'autre.
   Être soi.
   Eternellement.
 

Dimanche 18 avril 2010 à 10:56

   Il y a quelque chose que je trouve fascinant dans les chemins que peuvent prendre ma vie : à quel point c'est un soulagement de renouer avec des http://chaosphere.cowblog.fr/images/Hel.jpgchoses qui s'étaient éloignées un temps. A quel point je suis soulagée quand je peux à nouveau écrire, chanter les louanges aux Dieux, dessiner sans un instant me soucier d'autres choses. Quand je regarde en arrière, je me rends compte à quel point j'ai appris d'un seul semestre de prépa : j'ai appris que je souffrais en m'éloignant trop de ce qui me tient à coeur, j'ai appris des méthodes, des réflexes dans certaines matières qui me seront utiles plus tard, j'ai appris que je pouvais tomber plus facilement que je ne le pensais. J'ai appris qu'après tant de temps, un grand silence et du repos était meilleur que n'importe quelle activité pour panser les blessures qui avaient été causées à ce moment là.

   J'ai appris que dans ces moments de difficulté, il fallait s'ouvrir, le plus possible, plutôt que de se refermer.

   La nuit est terminée. Je l'ai compris. J'ai rêvé, il y a quelques jours. Un rêve, pour moi, quand je m'en souviens, est toujours un moment important. J'ai rêvé que je tombais malade. J'ai rêvé que je comprenais qu'il n'y avait rien à faire, alors je souriais, parce que s'il n'y avait rien à faire, il suffisait d'attendre le coeur en paix, et alors tout serait réglé, peut importe si je perdais la peau de ce bras. J'ai rêvé que j'étais cet autre moi ; cet homme, cette silhouette dans laquelle je m'incarne oniriquement, qui est tellement moi-même que s'en est parfois douloureux au réveil de se rendre compte que mon reflet est différent, s'est divisé. Et tout se finissait dans une chapelle dans laquelle le prêtre honorait simplement l'univers, nous disant qu'au fond de nos coeurs, nous devions honorer ceux qui nous menaient sur le chemin, sans jamais nous sentir forcé par les lieux, par les hommes, par les mots.

   J'en souris encore. Moi qui ai grandi dans un univers plus qu'athé, anti-clérical même, j'ai toujours au fond de moi-même une fascination pour le catholicisme. Alors qu'en fais-je ? Eh bien je l'utilise. Je me permets d'allumer des cierges ; mais je ne pris pas Dieu. Je pris les Dieux, je pris le Silence, je pris la Mort. Peu importe si je suis dans un lieu de culte chrétien. Je ne les force pas à faire comme moi. Je m'intègre dans leur structure, simplement parce qu'en ville, il n'y a rien de plus beau et silencieux qu'une église : ce sont les forêts urbaines, le lieu où enfin le silence règne et où le coeur peut s'ouvrir. Ce sont des lieux où, parfois, la Mort erre dans toute sa vaporeuse beauté. Pourquoi irais-je si loin que mes pas s'y perdent pour honorer mes Dieux, quand Ils sont à mes côtés, quand le silence se trouve si près de moi ?

   Une rivière pour le Serpent-Monde, un cimetière pour ma Reine, un rire et des sucreries comme partage avec le Roux, la compassion du coeur pour Celle-Qui-Jamais-Ne-Se-Vengea, un cri de guerre et de rage pour la Louve-Des-Bois-De-Fer, l'honneur au fond du coeur pour le Guerrier Manchot, l'ombre tranquille pour l'Aveugle. Le Silence, enfin, pour Tous.

Artwork : ma dernière photomanipulation

Jeudi 15 avril 2010 à 10:40

http://chaosphere.cowblog.fr/images/31983235491fd13824b6.jpg   Elle se mit à raconter l'étrange Dieu de la Guerre qu'était le leur, fils de la Justice et de la Discorde, Dieu taciturne. La Guerre comme combat contre soi-même, pour devenir meilleur chaque jour. La Guerre comme éternel recommencement, non pas en tuant son prochain, mais en le protégeant. Une Guerre devenue l'étrange équilibre de l'horreur, de la peine et de la paix.

   Parce que sur mon chemin, il y a trois silhouettes qui se dessinent en permanence, qui n'errent pas ; qui me suivent. Depuis si longtemps. Guerre. Mort. Ombres. Chant, Peinture, Danse, tryptique artistique qui permet de lâcher ce qui ronge les coeurs et les âmes, au moins la mienne. Plus j'avance et plus je comprends à quel point il m'est nécessaire de les comprendre pour m'apprendre moi-même.

   C'est à son tour. Il a toujours fait des apparitions remarquées dans les différentes histoires du multivers auquel il appartient, jouant un rôle majeur, mais pas à ce point manipulateur des choses, contrairement à son demi-frère. Outil d'un Destin plutôt qu'Acteur. La Roue tourne et la magie a besoin de la Guerre, semble-t-il.

   Je me demande quand est-ce que le Chant résonnera.

   Pour ceux que cela intéresserait, le premier chapitre de Doppelganger est disponible ici à la lecture.

Dimanche 11 avril 2010 à 13:54

Year after year out on the road
It's great to be here to see you all
I know, for me it is like
Coming home

[ Coming Home - Scorpions ]

Il y a des choses que l'on oublie, et quand on les redécouvre, on en pleurerait presque de joie.

Laisser la plume du stylo sur le papier, sans chercher à faire bien, simplement en cherchant à faire. Et alors se dessine le portrait de celui qui m'avait échappé tant de temps depuis que j'ai commencé Doppelganger. Et alors le Danseur Noir émerge, enfin, sous les couleurs des crayons, lui que je n'arrivais pas à attraper. Les ailes sanglantes d'Ulrich naissent sous la pointe du stylo. 

Tant de temps perdu à ne plus respirer.
Tant de temps perdu à étouffer en se débattant, en cherchant sans trouver.
Tant de temps perdu à se chercher en se perdant.

Et enfin, la paix. Sereine. L'écriture retrouvée, le dessin qui s'élance au bout du crayon, et le sourire qui ne s'efface pas, apaisé, enfin, et non plus rongé par le stress de ne plus savoir comment faire, choisir, évoluer, apprendre, être. Parce qu'il n'y a pas à se poser la question. La réponse vient à soi quand enfin, on se pose et on arrête de réfléchir. Quand enfin on fait ce qu'on a toujours voulu faire.

Je n'ai pas trouvé de travail ? Et ? J'en profite maintenant pour faire ce qui me permet de me retrouver réellement.

Pas de recherches. Pas de grandes questions existencielles.
Parce qu'il suffit parfois juste d'être pour retrouver son équilibre et se rendre compte qu'on compte pour certaines personnes - qu'on n'est pas seulement le parasite, la chose qui ronge. Et on essaye d'appliquer à nouveau ce qu'il faut pour vivre sereinement. C'est parfois si simple, de se retrouver. Tellement que parfois, cela nous échappe...

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