Chaosphere

Dimanche 18 avril 2010 à 10:56

   Il y a quelque chose que je trouve fascinant dans les chemins que peuvent prendre ma vie : à quel point c'est un soulagement de renouer avec des http://chaosphere.cowblog.fr/images/Hel.jpgchoses qui s'étaient éloignées un temps. A quel point je suis soulagée quand je peux à nouveau écrire, chanter les louanges aux Dieux, dessiner sans un instant me soucier d'autres choses. Quand je regarde en arrière, je me rends compte à quel point j'ai appris d'un seul semestre de prépa : j'ai appris que je souffrais en m'éloignant trop de ce qui me tient à coeur, j'ai appris des méthodes, des réflexes dans certaines matières qui me seront utiles plus tard, j'ai appris que je pouvais tomber plus facilement que je ne le pensais. J'ai appris qu'après tant de temps, un grand silence et du repos était meilleur que n'importe quelle activité pour panser les blessures qui avaient été causées à ce moment là.

   J'ai appris que dans ces moments de difficulté, il fallait s'ouvrir, le plus possible, plutôt que de se refermer.

   La nuit est terminée. Je l'ai compris. J'ai rêvé, il y a quelques jours. Un rêve, pour moi, quand je m'en souviens, est toujours un moment important. J'ai rêvé que je tombais malade. J'ai rêvé que je comprenais qu'il n'y avait rien à faire, alors je souriais, parce que s'il n'y avait rien à faire, il suffisait d'attendre le coeur en paix, et alors tout serait réglé, peut importe si je perdais la peau de ce bras. J'ai rêvé que j'étais cet autre moi ; cet homme, cette silhouette dans laquelle je m'incarne oniriquement, qui est tellement moi-même que s'en est parfois douloureux au réveil de se rendre compte que mon reflet est différent, s'est divisé. Et tout se finissait dans une chapelle dans laquelle le prêtre honorait simplement l'univers, nous disant qu'au fond de nos coeurs, nous devions honorer ceux qui nous menaient sur le chemin, sans jamais nous sentir forcé par les lieux, par les hommes, par les mots.

   J'en souris encore. Moi qui ai grandi dans un univers plus qu'athé, anti-clérical même, j'ai toujours au fond de moi-même une fascination pour le catholicisme. Alors qu'en fais-je ? Eh bien je l'utilise. Je me permets d'allumer des cierges ; mais je ne pris pas Dieu. Je pris les Dieux, je pris le Silence, je pris la Mort. Peu importe si je suis dans un lieu de culte chrétien. Je ne les force pas à faire comme moi. Je m'intègre dans leur structure, simplement parce qu'en ville, il n'y a rien de plus beau et silencieux qu'une église : ce sont les forêts urbaines, le lieu où enfin le silence règne et où le coeur peut s'ouvrir. Ce sont des lieux où, parfois, la Mort erre dans toute sa vaporeuse beauté. Pourquoi irais-je si loin que mes pas s'y perdent pour honorer mes Dieux, quand Ils sont à mes côtés, quand le silence se trouve si près de moi ?

   Une rivière pour le Serpent-Monde, un cimetière pour ma Reine, un rire et des sucreries comme partage avec le Roux, la compassion du coeur pour Celle-Qui-Jamais-Ne-Se-Vengea, un cri de guerre et de rage pour la Louve-Des-Bois-De-Fer, l'honneur au fond du coeur pour le Guerrier Manchot, l'ombre tranquille pour l'Aveugle. Le Silence, enfin, pour Tous.

Artwork : ma dernière photomanipulation
Par rosiel le Dimanche 18 avril 2010 à 12:07
J'aime beaucoup ta façon d'écrire...
 

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