Rien qu'en prenant le large,
                         Au coin du long en large,
                         Tout mes cents pas mis bout à bout,
                         J'aurais changé cent fois de décor,
                         De montagne en désert, de désert en port
                         { La salle des pas perdus - Maxime Le Forestier }

http://chaosphere.cowblog.fr/images/chiboardb1t2049320071224DeepBlueWaterbynewabeupbySelene.jpg   Léger sourire pour eux deux, qui viennent d'arriver, ou de revenir, qu'importe, en réalité. L'ange s'est tranquillement installé sur la feuille de papier,  le gardien est resté à ses côtés, avec une certaine possessivité. Revenir sur leur histoire, leurs histoires, crayonner, dessiner leurs visages, leurs vêtements, redécouvrir un univers que j'ai déjà touché du doigt sans jamais le connaitre réellement. Ils s'étaient approchés, mais avaient été balayés par l'intrusion pressante, obsédante, de ce Roi à demi-fou, toujours en quête de son coeur perdu, toujours là. Sa voix à lui est une voix obsédante, toujours présente, qui longtemps n'a été que le murmure de fond d'une aventure dont il a finalement pris les devants ... Comme quoi. Mais ce n'est pas de lui dont il est question ici (je l'entends rire d'ici ...). Ce sont ces deux autres êtres qui s'agitent là et se déposent sur le papier, me montrent et me font découvrir un autre univers. Encore. Je ne sais pas pourquoi, ils sont toujours nombreux, ceux à venir, un temps, se loger au bout de ma plume et à la pointe de mon esprit. Certains sont partis depuis longtemps. D'autres sont toujours là. D'autres sont tellement acharnés qu'ils m'ont forcé à recommencer plusieurs fois leurs histoires (le Roi en question, notamment, un acharné de la question), tandis que certains restent juste dans les parages, me murmurant ce qu'ils vivent, mais ne désirant pas être retranscrit sur le papier, si ce n'est celui qui me sert à dessiner. Comme quoi. Reste que le médecin du Levant et le militaire de l'Empire, désormais accompagné par le Lion et le Camélia, risquent de me donner quelques maux de crâne pour pouvoir poser leurs mots sur le papier, vu qu'ils arrivent toujours aux plus mauvais moments ...

   Il y a des univers pour lesquels je passerais des jours et des jours à rester, les yeux ouverts sur les poussières qui fascinent tant K., pour les écouter me murmurer leurs histoires, leurs coeurs, leurs âmes, les âmes de leur monde.

   Mais il y a une image qui restera, éternellement, sublime, au-dessus de toute les autres, et ce fut l'une des premières que le Roi voulu bien me montrer de lui. Ce jour là, le jour où je l'ai découvert les yeux à demi-clos, crachant du sang, et souriant, souriant comme l'être à moitié fou, fou d'amour, qu'il est, j'ai compris que pour créer, il n'y avait pas à soumettre. Il n'y avait qu'à écouter.
 
{ Sur une note toute différente : il est possible que je me rende en Islande avec mes parents cet été <3 la Terre du Nord, des Eddas et des Sagas ... Voilà un endroit que j'adorerais découvrir }