Chaosphere

Mardi 15 février 2011 à 22:50

I spent my hatred everyplace
On every work on every face
Someone gave me wishes
And I wished for an embrace

[ Teachers - Omnia ]

http://chaosphere.cowblog.fr/images/Miroir.jpg   Je suis chanceuse. Vous ne savez pas à quel point je suis chanceuse. J'aimerai ne pas savoir à quel point je suis chanceuse - car cela voudrait dire que le monde tourne peut-être un peu plus rond que ce que je vois tous les jours. Dans ma vision des choses, les cycles de destruction et de création sont en équilibre parfait - devraient être en équilibre parfait. Je suis noire, je suis sombre, je suis blanche, je suis lumineuse, je suis grise, teintée par ces deux aspects de mon être. Mais s'il y a une chose que je sais, c'est que la destruction ne veut pas dire le négatif. Les sentiments sombres ne veulent pas dire le négatif. La colère peut être juste, la rage peut être une alliée, la violence un outil quand on le connait. Je suis violente. Et pourtant j'aime et je suis compatissante. Ce ne sont pas deux pôles opposés. Ce sont deux éléments à assembler.

   Parce qu'il existe de ces choses qui vous fait reculer, quoi qu'il arrive. Ce négatif qui rabaisse, qui s'alimente lui-même - ce négatif qui peut être sombre ou lumineux, ne l'oubliez pas. Ce négatif qui crée et détruit tout à la fois. La haine, les sentiments aveuglants, l'orgueil suffisant ... Des éléments qui finissent par entretenir ce qu'il y a de plus négatif.

   J'aimerai juste mettre en avant une distinction : la destruction n'est pas forcément négative, la création n'est pas forcément positive. Détruire peut être extrêmement profond, comme démarche. Brûler les restes d'une ancienne relation, les restes de sentiments négatifs qui nous hantent. Créer peut devenir l'outil du négatif. Créer des barrières, créer des séparations, entre chaque êtres humains, en est un exemple.

   Pourquoi je disais que je suis chanceuse ?

   Parce que moi, 19 ans, païenne, être humain à la sexualité fluctuant entre homosexualité et pansexualité selon mes jours et mes propres réflexions, au genre hésitant parfois, je n'ai jamais eu à subir tant et tant de violence que je ne puisse plus me voir que comme une faute. J'ai subi des attaques. Plus d'une. Le net rend les gens fous, parfois. La réalité ? Hé ... Quand on est accusée de vouloir "mater de façon indécente" ses camarades de classe dans les vestiaires par les dites camarades (qui, au demeurant, ne savaient même pas que j'avais bien autre chose en tête à ce moment là), qu'on est considérée comme une folle suicidaire par des gens qu'on a jamais rencontré (mmh, oui), ou, à l'inverse, comme une graine de psychopathe par les mêmes gens, on pense qu'on a vu beaucoup. Malheureusement, non, on a rencontré qu'une partie de ces gens qui prêchent la bonne parole - ou pas. Voyez vous, je suis païenne et je vénère la Mort. Voyez vous, j'aime ma chérie et je ferais presque n'importe quoi pour elle. 

   Mais autour de moi, j'ai un ensemble de personnes qui m'aiment et me comprennent. J'ai ma famille - des parents qui se fichent de savoir que la personne avec qui je suis en couple est une femme, puisqu'ils apprécient celle-ci. Des amis qui savent très bien que je ne vais pas aller tuer quelqu'un pour sacrifier son sang à ma Patronne (qui, soit dit en passant, ne trouverai pas ça du meilleur goût à mon avis). D'autres amis qui, eux aussi, cherchent à se comprendre, à comprendre leur genre, à comprendre qui ils sont, et avec qui je peux partager. Et puis, j'ai ma chérie - celle à qui je peux dire tout ce qui me passe par le crâne, qui sait qui je suis. 

   Autour de moi, j'ai ceux qui ont fait ce que je suis spirituellement. Mes guides - l'Ange Mutilé et ses sourires, ses mauvaises blagues, son inquiétude, le Serpent et sa sagesse, le Guerrier et sa force. Ils me protègent. Je ne le sais que trop bien. Il y a mes Dieux, ma Reine, mon Père. Et il y a mes chimères. Ceux qui peuplent ma mythologie intérieure. Ceux qui me hantent - les trois frères, Guerre, Mort et Ombres, la Prêtresse qui se navre parfois de ce que je fais, les Arcanes qui se battent et croisent le fer. Je ne suis jamais seule. J'ai toujours quelqu'un à qui parler.

   Je suis plus chanceuse que bien des gens qui sont pourtant dans une situation similaire à la mienne. Homosexuel, bisexuel, transgenre, transsexuel ... Je remercie Lofn d'avoir permis à certains de croiser mon chemin et d'avoir pu les soutenir parce que j'étais comme eux et que j'avais deux oreilles pour les écouter, des mots à leur offrir, toute ma compassion et mon temps. Et je pleure pour ceux qui ne peuvent pas supporter le poids de ce que le quotidien leur fait subir. 

   Alors oui, j'ai de la chance.

   Mais je n'oublie pas que je l'ai, cette chance, de vivre dans un milieu qui m'aime comme je suis. Alors, s'il vous plait, à ceux qui passeraient ici et liront ces quelques mots ... N'oubliez pas. N'oubliez pas que certains mots, certains comportements, peuvent créer des barrières et annihiler des personnes. Des femmes, des hommes. Des gens tout à fait normaux. Est-ce qu'il est normal qu'ils vivent cela ? Pour ce qu'ils sont ? Alors que qu'ils ne font rien de répréhensible - rien d'autre qu'être et vouloir être ce qu'ils sont ?

   Ce sont les hommes qui créent des barrières. Brisons les. La compassion sincère envers notre prochain est un chemin qui nous mènera bien plus loin que la haine et le rejet.

PS : le titre est une simple référence à Scott Pilgrim, parce que quelque part, ça colle au sujet et ... que ça me fait un peu sourire, malgré la dureté de ce que je voulais dire. Je crois qu'il faut aussi réussir à sourire - malgré toutes les larmes qui viennent.

Art : http://strawberry-chocolate.deviantart.com/art/ACEO-Michiru-x-Haruka-Mirror-137003967

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