Chaosphere

Lundi 8 février 2010 à 17:27

                                     You say you'll never run away 
                                     From a certain point in life 
                                    
{ Beneath Black Skies - Paradise Lost }

 

   C'est au son d'Ennio Morricone que j'aime bien travailler sur ce projet-ci. J'aime bien la musique d'Ennio Morricone. Toute une ambiance, tout un univers. J'ai pris les anciens blocs de dessins, les anciens textes, les anciens polycopiés, et je me suis assise devant ma grande pochette à feuilles format raisin, avant de découper sans ciseau, juste avec mes mains, les rectangles de papiers servant de base aux cartes.

   Noish sourit en coin sur le Sacrifice, révélant bien plus par là que ce à quoi je me serais attendue. Alvis meurt, encore et toujours sur le son enivrant de Welcome to the Machine de Pink Floyd. Un univers qui ne m'appartient pas, un personnage qui m'a tellement touché, pour qui j'ai eu mal, et qui comme la Mort m'a montré qu'au final, mourir, c'était parfois vital pour ne pas devenir fou. D'Emmanuella émerge la Lumière au sein des Ténèbres, la Lumière qui guide tous ceux qui ne sont pas perdu dans les Ombres. Daniel se consume lentement sur la Maladie, sans mot dire. Je souffre moi-même sur la Douleur. Les mots s'enchainent, les dessins se déchirent, prennent de nouvelles teintes, et émerge sans un hurlement l'unité d'un jeu qui s'arrache de mon sang et de mes tripes.

   Créer un oracle, c’est cela : faire sortir de ses tripes une partie de son univers pour le jeter sur des morceaux de cartons. Des taches de rouge s’étalent, des taches de noir, de gris, de vert, de bleu, et tout s’étale comme une immense toile d’araignée pour créer un système unique, qui fonctionnera pour soi, qui sera notre parfait miroir.

  Mais il y en a un qui pour le moment à échappé à toute cette agitation créatrice, et je suis certaine qu’il s’en amuse beaucoup, ce manipulateur d’ange mutilé. Grmpf.

Cartes1La Rage (Cantos tenant Tziga) / le Double (autoportrait) / La Vérité (pas de souvenirs Oo’)

Dimanche 7 février 2010 à 14:14

                                We are the lost
                                The ones forgotten
                                And this time
                                The future is ours
                                It's in our hands
                                We are one

                                { One - Simple Plan}

   Il y a des choses, quand je rentre dans ma chambre, en Normandie, qui me frappent toujours. Cette accumulation de livres sans rangement, sans tri, dans laquelle se cotoient sans trop de raison La Bête Humaine de Zola, passablement abimé par ma lecture répétée du passage consacrée à Flore vers le milieu du livre, un livre de Ralph Blum dont je n'ai pas encore pu me débarrasser, deux tomes de Vassalord séparés par l'ABC des Runes et Salamandastron, et cela continue ainsi, classiques du XIXème, livres de folklore, d'ésotérisme, mangas et livres de fantastique se cotoient sans ordre autre que celui de "tient, il y a de la place ici, mettons ce livre là". Devant les livres, des tas de choses : ma plaque d'autel qui n'a pas retrouvé d'autel, pas encore, des tasses, des photos, des statues en résines, des animaux en tissus, des peluches. 

   Au fond, une bibliothèque, qu'est-ce ? Une accumulation d'univers, empilés les uns sur les autres, ou rangés côte à côte. Ouvrir La Fille aux Yeux d'Or de Balzac ne nous fait pas plonger dans le même univers que La Main d'Obéron de Zelazny (l'un des tomes de la première partie des Princes d'Ambre). Ouvrir du Ralph Blum, ce n'est pas non plus le même univers qu'une Doreen Virtue, malgré le fort new-agisme. Et je ne parle pas de la différence entre un ABC des Runes et Le Chevalier d'Eon de G.Melinand (que je devrais prendre le temps de lire, un jour).

   J'aime l'apparent désordre d'une bibliothèque, car une bibliothèque ne peut jamais être ordonnée, au fond. Comment ordonner quelque chose qui met ensemble tant de choses différentes ? Ils ont tous globalement la même apparence : une couverture, du papier, de l'encre. Mais leurs tailles, leurs couleurs, leurs noms, leurs histoires, ce qu'ils nous apprennent, tout cela est différent, tout cela ne peut pas s'accorder. On peut y trouver un ordre, mais il y aura toujours un désordre, car ce n'est pas parce que le B précède le C que tel livre se fera la suite de tel autre dans notre réflexion, ou qu'il s'en approchera. Les dos des couvertures colorées, même quand les livres viennent du même éditeur, jurent parfois, s'accordent d'autres, parfois n'ont strictement aucun effet. Et au final, malgré tout ce désordre, il y a quand même une harmonie. Celle de livres côte à côte, que l'on a pris du plaisir ou non à lire (quoi que le "ou non" signifie pour moi "troc ou Mémoranda" pour tout avouer^^), qui nous ont appris des choses.

   Et pourtant, j'ai remarqué que je ressentais un drôle de malaise quand je découvrais, dans un livre, un univers trop proche d'un autre, trop similaire. Je me rappelle de mon étonnement à la lecture d'Eragon, ma légère gêne par rapport à la lecture à cause de cette relation dragonnier / dragon trop proche, trop similaire de celle développé par MacCaffrey dans La Ballade de Pern, une de mes premières lectures en Science-Fantasy. Lire la Tapisserie de Fionavar m'aura fait le même genre d'effet par rapport aux Princes d'Ambre, malgré toutes les différences. Il y a une beauté dans toutes les originalités que les auteurs peuvent faire sur une même trame, même si parfois cela nous fait grincer des dents (Ralph Blum, les runes, groar). Il y a une beauté dans le fait de se faire se rencontrer sur le même coin d'étagère le Paris de Balzac et celui de Zola. "Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre" (Verlaine, "Mon rêve familier" <3), ou que Pern rencontre les mythes nordiques. Les chocs des différences est l'un des plus beau qu'il soit sur les étagères ordonnées d'une bibliothèque.
 

Mardi 2 février 2010 à 20:32

               (Instrumental)
               { Any Colour You Like - Pink Floyd }

(note : il y a un autre article tout neuf en-dessous. Mais comme ça n'avait aucun rapport, j'ai préféré poster ceci séparément :))
Juste un petit test, comme ça, en passant, que j'ai trouvé suprenamment juste. Bon. j'avoue. J'ai rigolé en voyant la couleur parce que j'ai aussitôt pensé à quelqu'un qui n'est pas duuu tout de mon univers quand j'ai vu le nom de la couleur, mais c'était la première fois que j'ai entendu parlé de ce nom de couleur quand on m'a parlé de ses cheveux (je crois que quelqu'un devrait reconnaitre un de ses personnages ici =P)


you are teal
#008080

Your dominant hues are green and blue. You're smart and you know it, and want to use your power to help people and relate to others. Even though you tend to battle with yourself, you solve other people's conflicts well.

Your saturation level is very high - you are all about getting things done. The world may think you work too hard but you have a lot to show for it, and it keeps you going. You shouldn't be afraid to lead people, because if you're doing it, it'll be done right.

Your outlook on life can be bright or dark, depending on the situation. You are flexible and see things objectively.
the spacefem.com html color quiz

Mardi 2 février 2010 à 20:16

               My shadow's the only one that walks beside me
               My shallow heart's the only thing that's beating
               Sometimes I wish someone out there will find me
               'Til then I walk alone
               { Boulevard of Broken Dreams - Green Day }

   Travail sur De rouge et de sang, travail fort enrichissant pour moi, car il me permet de mettre des mots là où parfois j'en manquais. Merci mon Père, merci mille fois de m'en apprendre encore et toujours, même dans la rédaction de ce recueil écrit pour Te remercier de Ta présence dans ma vie. Au départ formé de seulement deux sections (l'une consacrée aux rituels et aux prières, l'autre aux poèmes et aux textes en l'honneur et pour Höder), une troisième section vient de naître, consacrée à la construction d'outils de dévotion tels qu'un autel ou un chapelet (les fournitures pour le réaliser sont en route, je suis impatiente !). Des petites touches, des petites notes, qui s'accordent parfaitement à la partition finale.

   Et avec cela, avec ce travail qui me demande de replonger en moi, arracher de mes propres tripes certains mots quand ils ont trop de mal à sortir mais qu'il est nécessaire de faire sortir, il y a un bout de rêve, un morceau qui s'est détaché de mon coeur pour que je le regarde mieux. L'envie que des auteurs païens se réunissent, que d'autres hommages aux Dieux et Déesses se fassent, que des livres naissent pour apporter de nouveaux mots, de nouveaux points de vue sur le paganisme et la spiritualité, loin de ces livres que l'on trouve si souvent sur le marché français ... Le nom Labyrinthe m'inspirerait pour ce groupe d'auteur, mais je ne sais pas encore. L'idée mûrit, lentement, tranquillement. Je lui consacrerais un espace internet dès que le projet aura plus de matière, qu'il y aura des gens prêts à s'investir dans ce genre d'écriture. Sinon, je le garderais comme ma propre vitrine pour ces livres qui rendent hommage aux dieux, mais ce serait tellement dommage ...

   Il y a des rires et des pleures ; il y a des instants de grâce et d'élévation. Le chemin est long. Alors ... autant avancer.

  

Samedi 30 janvier 2010 à 10:14

                        In restless dreams i walked alone
                        Narrow streets of cobblestone,
'
                        Neath the halo of a street lamp
                        I turned my collar to the cold and damp
                        When my eyes were stabbed by the flash of a neon light
                        That split the night
                        And touched the sound of silence.
                        { Sound of Silence - Simon & Garfunkel }

http://chaosphere.cowblog.fr/images/WalkInNight.jpg
    Laisser les pas se dérouler, lentement, sous mes pieds, sans chercher à atteindre quoi que ce soit, plongée un instant dans un présent de froid et de pas qui résonnent à travers tout mon corps. Il faut être comme le lévrier. Avancer pour avancer, courir pour courir, faire de chaque pas une victoire, faire de chaque avancée notre gloire lumineuse. Nous avons toujours des buts à atteindre, sans cesse, nous mettons des bornes et des barrières pour signifier notre avancée, alors que parfois, une simple marche dans la nuit nous rappelle qu'il n'y a pas que ça, que chaque pas, que chaque rythme qui s'agite et bat dans nos corps sont une victoire en eux-même.

   La seule défaite, c'est l'arrêt total. C'est l'engourdissement permanent de nos sensations et de notre rapport à la réalité. Quand, enfin, les pas s'enchainent les uns après les autres, lentement, avec un rythme régulier, il n'y a plus rien à craindre. Il suffit de les écouter se dérouler sur le sol qui nous porte, comme nos pensées se déroulent dans notre esprit, sans s'arrêter sur le passé ou le futur.

   Dans la nuit, il suffit d'écouter la ville respirer, vivre, dans cet instant de silence. Regarder son propre chemin en souriant, se rappeler qu'il n'est qu'un chemin parmi tant d'autres, alors qu'on suit simplement une ligne de tramway sur le chemin d'un retour.

Photo (c) Martin Stranka
 

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