Chaosphere

Dimanche 27 février 2011 à 18:27

http://chaosphere.cowblog.fr/images/luciferanangelofmusic.jpg

*sigh*

Je ne le comprends pas particulièrement, mais allons donc.
Il y a 5-10 minutes, j'ai eu un "éclat". Qu'est-ce qu'un éclat, pour moi ? Un de ces moments où j'écris-j'écrisécrisécriscris ... Parfois cela vient de moi, parfois ... Je ne sais pas. Ceci est un cas de "je ne sais pas". Alors j'ai tiré. 

Je crois reconnaître l'Esprit Déchu. Je ne suis pas réellement sûre de savoir qui il est, mais ... Voilà. Il est là. C'est probablement tout ce qui compte. Alors j'ai tiré :

1 - Qui es-tu ? The World
2 - Pourquoi es-tu là ? Ace of Cups reversed
3 - Quel est ton message ? The Emperor
4 - Que puis-je pour toi ? Four of Rods reversed
5 - Synthèse ? Five of Swords reversed

1 - Errrh ... Joker, on en reparlera plus tard si tu veux bien, heiiin u.u
2 - Pour te ramener sur ton propre chemin. Pour me ramener sur le chemin de ma spiritualité, un peu perdu, un peu vague - je suis fatiguée et j'ai perdu mes repères. Il est donc là ... pour cela. S'il pouvait être plus clair, cela m'arrangerait >> 
3 - "Tu as ton propre pouvoir, à toi de t'en servir" ... geez ... merci ...
4 - Soit PATIENTE BORDAYL. Geez. Bon. Je serais patiente. Visiblement, il va m'en falloir avec toi, n'est-ce pas ?
5 - Arrête de te battre contre moi. Erh, je ne m'étais même pas rendue compte que tu ... Comment, si ? Ah, tu me fatigues, je dois dire. Je n'avais pas l'impression de te connaître, voilà. Enfin apparement, tu étais là depuis un moment, je suppose donc qu'on va apprendre à se connaître maintenant.

Deux petites cartes supplémentaires :

Que dois-je faire pour mieux approfondir ma relation avec toi ?
Ace of Rods + Knight of Rods
....
Ok, là, j'avoue, je sèche.
Complété par le Soleil.
.... 
Donc ... Désolée d'être bouchée, avec tout ce Feu, je suppose que tu veux parler de ma créativité ... Il faudrait que je mette en place une "routine créative" pour mieux aborder ma relation avec toi, c'est donc ça ? H-hm ...

(désolée pour le style un peu étrange de l'article, mais je l'écris avec ... ledit Esprit Déchu, le tarot et sur le coup de mon "inspiration", donc c'est un peu compliqué pour moi là T_T)

Mercredi 23 février 2011 à 19:55

Personne ne m'a demandé
D'où je viens et où je vais
Vous qui le savez,
Effacez mon passage.
[ La complainte du partisan - Emmanuel d'Astier et Anna Marly ]

http://chaosphere.cowblog.fr/images/ancestorsbyTheNightSheDied.jpg   Réflexion faite suite à ceci et cela - je suis régulièrement le premier blog, je viens de découvrir le second par le biais du premier. Deux blogs anglais de qualité ! N'hésitez surtout pas à aller les lire ! :)

   Et puis, il y a aussi un peu mes derniers cours. Actuellement dans mon second semestre, en licence 1 d'Histoire, à Caen, j'ai pris comme option le cours consacré à la Seconde Guerre Mondiale. Je vis en Normandie, j'ai mes racines en Normandie (un peu dans le Nord, aussi), surtout et essentiellement dans le Calvados (où je vis actuellement et où se trouve Caen pour ceux qui ne savent pas :P), ma fac a un pôle entièrement spécialisé sur la question (dont mes deux professeurs font partis, l'une étant spécialisée dans la relation entre occupants et occupés en France), l'histoire de ma famille est marquée par ces évènements de façon très forte, comme pour la plupart des familles originaires de la région, à des degrés divers. Et ce matin, nous avons parlés du million de soldats qui furent envoyés en camp de prisonnier en Allemagne suite à la défaite de juin 1940. Dans ces soldats ? Mon arrière-grand-père, instituteur. J'ai pensé à lui. J'ai parlé de lui à certains de mes camarades, avec le sourire - parce que je le vois sur les photos, en plein hiver, avec ses lunettes, ses camarades. Oui, nous avons la chance d'avoir des photos - il avait avec lui un appareil photo, jusqu'à ce qu'il soit renvoyé à mon arrière-grand-mère, en 1942 (ma grand-mère doit conserver quelque part le papier qui l'accompagnait). Et puis, il y a cette photo de lui avec tout son attirail d'instituteur, dans sa salle de classe ...

   Depuis quelques temps, j'ai le besoin de réinstaller un autel. Je ne l'ai pas encore fait. Pourquoi ? ... Parce que je ne sais pas où je pourrais le mettre. Hmmm, oui, j'ai une grande chambre, sauf que l'ancienne place de mon autel, sur une de mes commodes, ne me convenait pas. Trop proche de la porte. Depuis Strasbourg, mon autel "principal" est stocké dans une boîte, installée dans ma bibliothèque. La plaque dédiée à ma Reine, la sculpture représentant Iörmungand (il m'a fallu un peu de temps avant de comprendre que c'était Lui ...), les bidouilles diverses et variées (noeuds coulants, bol d'offrande artisanal de Thaïlande, pierres ..), tout ceci est pur l'instant stocké et sorti uniquement quand j'en ai besoin. Et puis ... Il y a autre chose.

   Cet autre chose ? Le besoin d'installer un autel pour les Ancêtres. De façon général. Ceux de mon sang et ceux que je désire honorer, les figures passées qui m'inspirent et à qui je veux rendre hommage. Voilà le lien. Le lien entre ce cours d'histoire, où est remonté le souvenir de cette silhouette - revenu ? Non, pas réellement, car il est toujours présent -, et l'autel sacré. Hel est la Déesse des Morts, n'est-ce pas ? Alors, pourquoi ne me suis-je pas penchée sur le culte des Ancêtres avant ? Parce que je n'en ressentais pas le besoin. Je me contentais de l'Histoire, des histoires de l'Histoire, et c'était bien. C'était tout. Mais j'ai de plus en plus ce besoin, cette envie de leur rendre hommage. Sur mon bureau, actuellement, il y a une photo de mon grand-père - cette photo, tout le monde dans la famille l'a reçue après son enterrement. Une photo où il était pleinement lui-même, souriant, comme on le connaissait tous. Et puis devant, il y a cette statuette, un cadeau de Wilwarin - une fée, penchée sur un livre, en prière, entourée d'un dragon, sur laquelle j'ai déposé les perles de prières que j'ai réalisée pour Hel (celles avec lesquelles je voyage ayant été faite par une amie). Et j'ai eu ce sentiment prenant d'une harmonie disharmonieuse. Leur place n'est pas là. Pas sur cette étagère sur laquelle s'entasse mes souvenirs, dessins et figurines auxquels j'attache une importance. Leur place est sur un autel. Sacré.

   Alors je réfléchis. Je réfléchis beaucoup - ça me prend parfois à la gorge de ne pas savoir faire taire mon esprit, et l'Esprit Déchu aime à en rire (Esprit Déchu ? ... Il dit que non, il n'est pas l'Ange Mutilé. Je ne te connais pas. Ou si. Je te connais ? Sans te connaître ... Tu ris. Tu aimes rire, n'est-ce pas ? ... Un Esprit Déchu. Je te connaîtrai. Je te connais déjà. Je sais sans savoir).  Comment ? Où ? J'en ai besoin, mais je ne sais pas comment. J'ai cette table qui sert sans servir - sur laquelle s'entasse mes affaires, à côté de la table où s'entasse les tricots. Tricot, tricot ... Le fil qui me lit à mon arrière-grand-mère. L'un des hommages à une ancêtre.

   Les Ancêtres ? Que sont-ils, pour moi ? Mon sang et mon esprit, mon passé et mon futur. Parce qu'un homme comme mon arrière-grand-père est un modèle, pour moi, je veux l'honorer comme il se doit. Parce qu'il en va de même pour mon arrière-grand-mère, mon grand-père. Mais il y a ceux que je ne connais pas. Qui sont-ils ? Je ne sais pas. Ils sont pourtant mon sang. Et puis il y a ceux que je veux honorer et qui ne sont pourtant pas mon sang, ma chair. De façon amusante, un romancier parisien est dans ceux-là. Balzac. J'ai toujours admiré cet homme, admiré son oeuvre, aimé ses mots, malgré la première difficulté a y entrer. Alors ... en fera-t-il partie ? Oui, je pense.

   Qu'est-ce que serait un autel dédié aux Ancêtres pour moi ? Un autel mêlant les Ancêtres et ma Reine, tout d'abord : j'aurais besoin d'une représentation de Hel. Car la Mort est celle qui nous lit, qui nous lie, irrémédiablement. Il me faudrait des photos. Peut-être celle de mon arrière-grand-père à son bureau. Celle de mon grand-père, c'est certain. Celle de mon arrière-grand-mère ? Je ne sais pas laquelle ... Cette statuette, ensuite, cette fée en prière sur son livre, avec son Gardien. Les livres. Des livres. Oui, des livres ! Ceux reliés par mon arrière-grand-père. Peut-être le Père Goriot (une vieille édition, malmenée pendant ma première, que m'avait donné ma grand-mère ... Je l'adore). Il faudrait fouiller chez les bouquinistes. Et au moins un élément tricoté. Et un bougeoir. Ce serait le minimum, oui ... le minimum. Peut-être un collier de prières, et de quoi transporter certains éléments, un autel portable en somme, une "mini-version" de cet autel.

   Pas grand-chose, je sais. Peut-être pas grande réflexion pour certains, pas grand-chose d'intéressant, mais parfois, j'aime bien poser mes pensées sans réfléchir. Et elles resteront là. Je posterai à nouveau sur le sujet quand la réflexion sur l'autel sera avancée :)

 
Artwork : Ancestors par TheNightSheDied

Dimanche 20 février 2011 à 12:03

Nouvelle catégorie ... La Bibliothèque, pour poster mes critiques de livres sur le blog :)

Crafting Magick with Pen and Ink : Learn to Write Stories, Spells and Other Magickal Works
de Susan Pesznecker

http://chaosphere.cowblog.fr/images/Crafting.jpg
264 pages
Llewellyn Worldwide
Anglais
Publié en 2009
ISBN-10: 0738711454
ISBN-13: 978-0738711454

Quatrième de couverture
:
 
Put the "Pen" back in Pentacle

Would you like to craft your own Book of Shadows ? Write a story ? Create a ritual or a spell for a special occasion ? And ultimately induse your writing with added beauty, style and power ?

Get your creativity flowing as you step into a boundless world where magick comes alive through the written word. Cler, step-by-step instructions will guide you through each phase of creating beautiful and powerful magickal works.
 
¤ Drumming up ideas
¤ Keeping a magickal journal
¤ Freewriting
¤ Choosing a composition form
¤ Revisiting drafts to a refined polish

Crafting Magick with Pen and Ink
offers an array of exercises, tips and terms, and writing samples to help you craft stories, devotional poems, spells, chants, prayers, blessings, meditations, and rituals. By mastering the techniques in this book, your every work will crackel with evergy, vibrancy, and true power.
 
Mon avis :

J'ai beaucoup aimé ce livre, qui regorge d'idées auxquelles, personnellement, je n'aurais pas du tout pensé, que ce soit la première partie sur le kit de l'écrivain (hmm, l'idée de l'étole pour l'écriture, par exemple, très séduisante) ou les rituels. Toutes les techniques d'écritures proposées, les exercices, sont très intéressants, ainsi que les petits Scribbulus (exercice à la fin de chaque chapitre) - que je n'ai pas encore fait mais que j'ai lu, et qui sont plutôt intrigants pour la plupart. J'aime beaucoup la technique du "looping" qu'elle présente, par exemple, je ne connaissais pas du tout et c'est intéressant de découvrir ce genre de choses. Il y a une vraie volonté de présenter les notions et les techniques de façon claire et l'auteur y arrive très bien, ce qui est vraiment agréable. Pour moi qui n'ai pas tellement l'habitude de toucher à l'écriture qui ne soit pas de la fiction ou quelque chose de personnel, les passages sur l'organisation, par exemple, d'un texte explicatif sont très intéressants, alors que les parties sur l'écriture de fiction présentaient des éléments que je connaissais déjà (mais que j'ai aimé relire ou redécouvrir sous une autre plume !)

La bibliographie, très complète, commentée et correctement rangée par thème, est aussi un gros plus pour ce livre à mes yeux. J'aime bien pouvoir parcourir les bibliographies et découvrir de nouveaux livres qui pourront attirer mon intérêt. Quand elles sont aussi bien présentées, en plus ... Bref, au top.

Par contre, il y a des endroits que j'ai trouvé un peu ... étrange, voir superflus. Le chapitre 10, par exemple, sur les différents types d'ouvrages magiques, m'a semblé peu utile. Ces pages là auraient pu être utilisée pour renforcer la partie sur l'écriture de rituel ou sur les correspondances, c'est dommage. De même, pour la page sur la divination, certaines méthodes n'avaient pas l'air à leur place. Bref, c'était un peu maigre du côté des rituels / correspondances, mais intéressant néanmoins.

En conclusion, pour moi, ce livre a rejoint très vite Tarot for Writers de Corine Kenner dans les livres à avoir sous la main quand j'écris. C'est une excellente ressource sur l'écriture de façon générale, avec de bonnes idées pour la pratique magique ... ou la pratique de l'écriture de façon générale quand on baigne dans une pratique spirituelle.

Vendredi 18 février 2011 à 15:08

Because my inside is outside
My right side's on the left side
Cause I'm writing to reach you now but
I might never reach you
Only want to teach you
About you

[ Writing to reach you - Travis ]

http://chaosphere.cowblog.fr/images/QueenofCupsWritingbyKhalija.jpg
   Parfois, je me rends compte de choses qui m'amusent. Déjà, j'écris beaucoup trop de fois le mot "chose". Il faudrait que je vérifie dans La Prêtresse Noire, mais j'ai déjà du l'utiliser pas mal de fois au total. Et surtout : rien ne vaut un bon tarot pour écrire. Le tarot et l'écriture ... Tiens ! Parlons-en de cette drôle de pratique !

   Le tarot apparait sous plusieurs formes dans mes récits et ça se voit de façon très distincte dans La Prêtresse Noire, vu que je me suis employée à utiliser le tarot pour, en partie, m'encourager à continuer à écrire quand j'avais une baisse de régime :) (pour ceux qui ne sauraient pas, j'ai écrit le début de La Prêtresse pendant le NaNoWriMo de 2010, que j'ai vaillament gagné !)

¤ L'utilisation du tarot pour trouver des idées et de nouvelles pistes. Quand, comme moi, on sent qu'on est pas tout à fait en contrôle de ce que l'on écrit (hmf, j'en aurais des choses à dire à ce sujet), quand on bloque, le tarot permet de trouver une nouvelle piste, découvrir ce que l'on arrivait pas à savoir et qui n'arrivait pas à émerger. Souvent, tirer me donne l'occasion d'avoir une image, un support visuel. Il faut savoir que j'ai beaucoup de mal à écrire des descriptions car ce qui me vient est rarement du domaine du visuel, plus de l'auditif et du sensible - ce qui fait qu'écrire peut parfois devenir insoutenable suivant les scènes. D'ailleurs, reprendre l'idée de base de La Prêtresse (une vieille collaboration entre mon ex et moi, où une jeune fille devait voyager à travers quatre pays pour que les dirigeants lui prêtent allégeance ... Disons que les éléments qui en viennent son principalement un nom (celui de la Rosa Cruz) et un personnage (Leichnam) :D) est venu d'un tirage de tarot !

¤ L'utilisation du tarot à l'intérieur du texte. Dans le roman en cours, c'est extrêmement visible : même si Ianna ne tire pas en permanence (ce serait même plutôt rare), elle a un jeu de tarot auquel elle fait parfois appel ! C'est assez amusant, d'ailleurs, parce qu'elle et moi ne sommes pas toujours d'accord sur le sens à donner à ses tirages - je lui laisse la priorité, c'est elle l'héroïne et c'est elle qui lit, pas moi. 

¤ Enfin, l'utilisation des archétypes inspirés par le tarot. Probablement le moins visible, enfin, normalement, même si j'attribue une carte à chacun des personnages ! :) Hé oui, j'aime l'idée des archétypes et je m'amuse toujours beaucoup à les intégrer dans mes écrits. Ianna ? La Grande Prêtresse. Lean ? Le Hiérophante. Akka ? L'Impératrice sous son jour le plus sombre. Rivka ? Le Jugement. Jouer et jongler avec les archétypes permet parfois de m'orienter vers des choix particuliers pour les personnages. C'est un bien drôle d'exercice :)

   Donc voilà. Juste un peu de blabla, sur l'écriture et sur le tarot. Pour ceux que ça intéresse, je vous conseille vivement de vous procurer Tarot for Writers de Corrinne Kenner, qui est ma bible pour ce sujet <3 !
 

Mardi 15 février 2011 à 22:50

I spent my hatred everyplace
On every work on every face
Someone gave me wishes
And I wished for an embrace

[ Teachers - Omnia ]

http://chaosphere.cowblog.fr/images/Miroir.jpg   Je suis chanceuse. Vous ne savez pas à quel point je suis chanceuse. J'aimerai ne pas savoir à quel point je suis chanceuse - car cela voudrait dire que le monde tourne peut-être un peu plus rond que ce que je vois tous les jours. Dans ma vision des choses, les cycles de destruction et de création sont en équilibre parfait - devraient être en équilibre parfait. Je suis noire, je suis sombre, je suis blanche, je suis lumineuse, je suis grise, teintée par ces deux aspects de mon être. Mais s'il y a une chose que je sais, c'est que la destruction ne veut pas dire le négatif. Les sentiments sombres ne veulent pas dire le négatif. La colère peut être juste, la rage peut être une alliée, la violence un outil quand on le connait. Je suis violente. Et pourtant j'aime et je suis compatissante. Ce ne sont pas deux pôles opposés. Ce sont deux éléments à assembler.

   Parce qu'il existe de ces choses qui vous fait reculer, quoi qu'il arrive. Ce négatif qui rabaisse, qui s'alimente lui-même - ce négatif qui peut être sombre ou lumineux, ne l'oubliez pas. Ce négatif qui crée et détruit tout à la fois. La haine, les sentiments aveuglants, l'orgueil suffisant ... Des éléments qui finissent par entretenir ce qu'il y a de plus négatif.

   J'aimerai juste mettre en avant une distinction : la destruction n'est pas forcément négative, la création n'est pas forcément positive. Détruire peut être extrêmement profond, comme démarche. Brûler les restes d'une ancienne relation, les restes de sentiments négatifs qui nous hantent. Créer peut devenir l'outil du négatif. Créer des barrières, créer des séparations, entre chaque êtres humains, en est un exemple.

   Pourquoi je disais que je suis chanceuse ?

   Parce que moi, 19 ans, païenne, être humain à la sexualité fluctuant entre homosexualité et pansexualité selon mes jours et mes propres réflexions, au genre hésitant parfois, je n'ai jamais eu à subir tant et tant de violence que je ne puisse plus me voir que comme une faute. J'ai subi des attaques. Plus d'une. Le net rend les gens fous, parfois. La réalité ? Hé ... Quand on est accusée de vouloir "mater de façon indécente" ses camarades de classe dans les vestiaires par les dites camarades (qui, au demeurant, ne savaient même pas que j'avais bien autre chose en tête à ce moment là), qu'on est considérée comme une folle suicidaire par des gens qu'on a jamais rencontré (mmh, oui), ou, à l'inverse, comme une graine de psychopathe par les mêmes gens, on pense qu'on a vu beaucoup. Malheureusement, non, on a rencontré qu'une partie de ces gens qui prêchent la bonne parole - ou pas. Voyez vous, je suis païenne et je vénère la Mort. Voyez vous, j'aime ma chérie et je ferais presque n'importe quoi pour elle. 

   Mais autour de moi, j'ai un ensemble de personnes qui m'aiment et me comprennent. J'ai ma famille - des parents qui se fichent de savoir que la personne avec qui je suis en couple est une femme, puisqu'ils apprécient celle-ci. Des amis qui savent très bien que je ne vais pas aller tuer quelqu'un pour sacrifier son sang à ma Patronne (qui, soit dit en passant, ne trouverai pas ça du meilleur goût à mon avis). D'autres amis qui, eux aussi, cherchent à se comprendre, à comprendre leur genre, à comprendre qui ils sont, et avec qui je peux partager. Et puis, j'ai ma chérie - celle à qui je peux dire tout ce qui me passe par le crâne, qui sait qui je suis. 

   Autour de moi, j'ai ceux qui ont fait ce que je suis spirituellement. Mes guides - l'Ange Mutilé et ses sourires, ses mauvaises blagues, son inquiétude, le Serpent et sa sagesse, le Guerrier et sa force. Ils me protègent. Je ne le sais que trop bien. Il y a mes Dieux, ma Reine, mon Père. Et il y a mes chimères. Ceux qui peuplent ma mythologie intérieure. Ceux qui me hantent - les trois frères, Guerre, Mort et Ombres, la Prêtresse qui se navre parfois de ce que je fais, les Arcanes qui se battent et croisent le fer. Je ne suis jamais seule. J'ai toujours quelqu'un à qui parler.

   Je suis plus chanceuse que bien des gens qui sont pourtant dans une situation similaire à la mienne. Homosexuel, bisexuel, transgenre, transsexuel ... Je remercie Lofn d'avoir permis à certains de croiser mon chemin et d'avoir pu les soutenir parce que j'étais comme eux et que j'avais deux oreilles pour les écouter, des mots à leur offrir, toute ma compassion et mon temps. Et je pleure pour ceux qui ne peuvent pas supporter le poids de ce que le quotidien leur fait subir. 

   Alors oui, j'ai de la chance.

   Mais je n'oublie pas que je l'ai, cette chance, de vivre dans un milieu qui m'aime comme je suis. Alors, s'il vous plait, à ceux qui passeraient ici et liront ces quelques mots ... N'oubliez pas. N'oubliez pas que certains mots, certains comportements, peuvent créer des barrières et annihiler des personnes. Des femmes, des hommes. Des gens tout à fait normaux. Est-ce qu'il est normal qu'ils vivent cela ? Pour ce qu'ils sont ? Alors que qu'ils ne font rien de répréhensible - rien d'autre qu'être et vouloir être ce qu'ils sont ?

   Ce sont les hommes qui créent des barrières. Brisons les. La compassion sincère envers notre prochain est un chemin qui nous mènera bien plus loin que la haine et le rejet.

PS : le titre est une simple référence à Scott Pilgrim, parce que quelque part, ça colle au sujet et ... que ça me fait un peu sourire, malgré la dureté de ce que je voulais dire. Je crois qu'il faut aussi réussir à sourire - malgré toutes les larmes qui viennent.

Art : http://strawberry-chocolate.deviantart.com/art/ACEO-Michiru-x-Haruka-Mirror-137003967

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | Page suivante >>

Créer un podcast